Mes premiers pas avec Hildegarde
Début septembre 2020…
… il y a exactement trois ans… mon corps me dit qu’il a grand besoin d’être décrassé, alors c’est décidé, je me lance avec Hildegarde !
Ne me demandez pas comment je l’ai découverte, je n’en ai aucun souvenir, et ce n’est pas faute d’avoir cherché, mais non, rien à faire, ma mémoire ne veut pas m’aider. J’en conclus que l’adage indien selon lequel "Quand l’élève est prêt, le maître vient" se confirme pour moi.
Je venais de me procurer Guérir par l’alimentation selon Hildegarde de Bingen, qui est devenu ma bible et, après l’avoir parcouru dans ses grandes lignes (c’est un pavé de plus de cinq cents pages) je comprends que l’épeautre et la tisane de fenouil sont ce dont mon corps a le plus besoin pour commencer. Et je note aussi une recommandation à laquelle je n’ai jamais dérogé depuis : de l’épeautre aux trois repas.
Je fais alors le tour de mes placards pour identifier tous mes produits de blé et file sur le site Greenweez(1) (ils proposent le paiement via PayPal qui offre un 4 fois sans frais, intéressant pour une commande d’un montant assez conséquent) pour passer ma première commande de leurs équivalents en épeautre : pain précuit, pâtes en tous genres, semoule fine et semoule couscous, farine blanche et complète, flocons, biscottes, spéculoos, un sac de trois kilos de compote de pommes bio et un sachet de graines de fenouil pour en faire la précieuse tisane recommandée par Hildegarde. De la poudre de pyrèthre et de galanga (dont j’ignorais tout jusque là) qui entrent dans sa recette d’Habermus, une sorte de porridge qui peut tenir lieu de petit-déjeuner (recette ci-dessous). J’en profite pour refaire mon stock de miel, de pommes séchées, de raisins secs et de purée d’amandes, ainsi que "d’épices de la joie" à savoir cannelle, muscade, girofle, que j’utilise depuis longtemps.
Sachez que tout ce qui existe en blé
existe en épeautre non hybridé, absolument tout.
Dès réception de mes précieux produits mes repas sont devenus à peu près ceci :
Petit-déjeuner : pain grillé avec purée d’amandes et/ou miel (beurre et confiture abandonnés sans regret !), tisane de fenouil ou une tasse de Yannoh, Hildegarde déconseillant fortement le café ; se prépare à la cafetière comme le café, c’est noir et c’est chaud, ni vu ni connu ça passe. J’y ajoute une compote de pommes saupoudrée de cannelle et me voici parée pour la matinée.
Le midi : salade de betterave rouge en entrée, éventuellement avec fêta, ou de pois chiches ; poêlée de légumes piochés dans mon stock de légumes bio au congélateur, enrichie de temps en temps de quelques cubes de filet de volaille ; ou complétée par un filet de poisson. Pour l’épeautre, parfois des tranches de pain grillé, parfois de la semoule couscous mélangée à la poêlée de légumes (ça fait un peu "patouille" mais c’est drôlement bon !) ; un yaourt de chèvre ou une tartine de chèvre frais les jours sans fêta et sans volaille ni poisson ; et une compote/cannelle. Hildegarde recommande un peu de vin rouge coupé, alors j’en prends un petit verre (Plan de Dieu chez Lidl et Aldi, miam !). Tisane de fenouil ou Yannoh pour finir.
Le soir : soupe de légumes bio épaissie à la semoule fine et/ou tranche de pain grillé ; compote/cannelle avec un ou deux spéculoos ; ou alors une salade verte (très recommandée par Hildegarde à condition qu’elle soit préalablement "cuite" dans la vinaigrette pendant quelques minutes) avec de l’ail (toujours cru) mélangée à de l’épeautre en grains (cuits comme du riz complet, c’est délicieux). Ou encore un mélange de légumes vapeur ; à nouveau une compote/cannelle.
Je me suis aussi préparé un mix maison pour confectionner des galettes : farine de pois chiches, flocons d’épeautre — ou d’avoine, de seigle, ou de châtaigne — herbes de Provence et herbes diverses (persil, ciboulette, oignon semoule), sel, poivre. Il me suffit d’ajouter un jaune d’œuf et un peu d’eau au dernier moment.
Ce ne sont que des exemples, en fait comme j’ai tout sous la main (merci le congélo et les sacs de légumes bio au naturel !), après chaque repas je me demande : bon, la prochaine fois mon épeautre ça sera comment ? Et je pars de là. Le soir ça peut être un bon entremets de semoule aux raisins secs qui cale bien, précédé d’une salade et suivie d’une compote. Pas de règle absolue, toujours selon l’inspiration du moment. De nombreuses fois j’ai essayé de prévoir mes menus pour la semaine mais… impossible de m’y tenir.(2)
Je fais toutes mes courses de produits secs en ligne car je n’aime pas faire les magasins et je prends le frais et les surgelés au drive Leclerc.
Vous remarquerez que je ne parle pas d’œufs. Hildegarde les déconseille fortement, en particulier le blanc, quant au jaune elle recommande qu’il soit modérément cuit car dur il est difficile à digérer ; de toute façon jamais crus, alors… adieu la mousse au chocolat qui a tout faux : c’est le blanc et il est cru ! Mais vous pouvez faire des mousse à l’aquafaba, j’ai essayé, ce n’est vraiment pas mal. Je consommais beaucoup d’œufs, d’une part parce que j’aime beaucoup ça et aussi pour leur facilité de préparation, quand j’ai du mal à quitter mon clavier, allez hop un œuf sur le plat ou une omelette avec une tranche de pain, et je me régale vite fait bien fait. Eh bien, figurez-vous que leur diminution dans mes repas ne m’a posé aucun problème, la satiété procurée par l’épeautre aide beaucoup à éliminer les aliments déconseillés.
Même chose pour le sucre, j’étais plutôt bec sucré, avec pas mal de sucre dans mes yaourts, en particulier. Là encore, aucun sentiment de privation, le miel, les fruits secs, les compotes apportent suffisamment de goût sucré pour me contenter.
Le pain précuit grillé tout chaud est aussi bon qu’une brioche ! En le dégustant avec de la purée d’amandes je sens que mon corps est vraiment nourri, c’est une sensation étonnante dont je ne me lasse pas, même au bout de trois ans. À noter que dès les premiers jours de ce nouveau mode alimentaire je n’ai plus eu de fringales (l’épeautre ça cale vraiment) et je me régale à chaque repas. L'épeautre non hybridé est tellement nourrissant que, spontanément, mes portions se réduisent. Il m’arrive même souvent de ne pas avoir faim au réveil et de sauter le petit-déjeuner, alors qu’auparavant je me jetais sur mes tartines/confiture dès le saut du lit !
Bilan : trois mois après, moins neuf kilos sur la balance ; mieux-être général, et cette délicieuse sensation d'être 'propre à l'intérieur', ce qui était ma motivation première en réformant mon alimentation, la perte de poids est arrivée 'en prime' !
Après trois ans : moins 23,7 kilos sur la balance, cellulite des cuisse et des fesses remplacée par une chair de bébé rose marbrée douce et souple, effacement total d'une cicatrice vieille de cinquante ans sur le dos de ma main droite (il faut la voir pour le croire !)
Les lymphœdèmes massifs de mes jambes, très enflammés, brûlants et qui me démangeaient à me rendre folle (je devais mettre de la glace dessus la nuit pour trouver un peu de sommeil) se sont "refroidis". Ils sont toujours là mais sont en train de se réduire progressivement.
Enfin, les 4 gr de paracétamol dont j’avais besoin chaque jour pour tenir le coup à cause de cartilages des genoux complétement usés… ne sont plus qu’un lointain souvenir !
Sachez, par ailleurs, que le colon irritable de mon frère s’est calmé dès qu’il s’est mis à l’épeautre et que les fringales incoercibles de ma filleule ont disparu avec l’épeautre.
Note importante :
L’épeautre est devenu à la mode ces derniers temps, vous l’avez certainement constaté. Presque tous les boulangers proposent maintenant du pain à l’épeautre, y compris certains rayons de supermarchés. Cependant, il y a épeautre et épeautre. Seul l’épeautre non-hybridé (non croisé avec du blé) recommandé par Hildegarde donne les résultats escomptés. Des personnes dont l’intestin irritable avait été guéri ont vu revenir leurs symptômes en consommant, lors d’un stage, du pain d’épeautre pourtant bio. Renseignements pris l’épeautre n’était pas "non hybridé".
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il est très facile de se mettre à l’épeautre. En effet, tout ce qui existe en blé existe en épeautre non hybridé : pain, pain grillé, petits pains grillés genre Krisp’rolls, pâtes (blanches, complètes, aux œufs…), lasagnes, spaghetti, tagliatelles, coquillettes, coquillages, escargots, vermicelle, semoule fine et pour couscous, boulghour, farines (de la plus blanche à la plus complète), grains (à cuire comme du riz), flocons, pétales, biscuits, spéculoos, et même ‘café’, bière, … On trouve ces produits principalement sur les deux sites spécialisés mentionnés en note ‘1’ ci-dessous.
Alors... qu'attendez-vous pour vous y mettre vous aussi les Ami(e)s ?
Si vous avez des questions elles sont les bienvenues, j’y répondrai dans un prochain billet pour qu’elles servent au plus grand nombre. Contact ici.
Une dernière recommandation à méditer :
"Le sage mâche les liquides et boit les solides."
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Ceux qui ne trouvent pas un peu de temps chaque jour
pour leur santé devront sacrifier beaucoup de temps un jour
pour leur maladie. — Sebastian Kneipp
1. Si vous voulez commencer avec l’épeautre, ne forcez pas sur les produits Greenweez, il y a l’importante question de l’hybridation de l’épeautre. Leurs produits ne sont pas garantis non hybridés, j’ai donc changé de fournisseur après quelques semaines, Jardins de Ste Hildegarde et Grenier d’épeautre.
2. C’est la grande misère des zèbres/HPI que ne pas pouvoir rentrer dans des cadres. Alors, en ce qui me concerne… vive l’improvisation ! Toutefois, j’ai bien conscience que ce "luxe" m’est permis parce que je suis retraitée et que je vis seule ; et je compatis, bien sûr, avec les personnes qui travaillent à l’extérieur, qui ont une famille et sont bien obligées de s’astreindre à un minimum de planification.